Achat Impulsif : 6 Actions Pour S’en Sortir
L’achat impulsif a fait partie de ma vie pendant une longue période.
À ce moment-là, je faisais beaucoup d’achats automatiques et routiniers, en me créant des nouveaux besoins. C’était ma manière de rationaliser et de me convaincre que ce type d’achat était utile. Mais la vraie raison de mes achats impulsifs était tout autre autre : je m’ennuyais et j’avais peu confiance en moi.
Et du coup, j’achetais des choses pour combler mon mal être : ce que j’appelle maintenant des « dépenses pansements ».
Avec le temps, je me suis éloignée de cette fièvre acheteuse, pour aller vers l’achat réfléchi. L’achat impulsif, qui est la version plus poussée (et non synonyme) de l’achat compulsif, est un comportement d’achat qui nous arrive plus qu’on ne le pense.
Est-ce que tu sens que tes économies sont tirées vers le bas à cause d’achats « plaisirs » récurrents ? Ressens-tu une perte de contrôle lors de tes sorties shopping ? Est-ce que tu aimerais apprendre à maitriser ce besoin d’acheter ? Alors tu es au bon endroit. Dans cet article je vais te présenter 6 actions facile à mettre en place pour mettre fin à l’achat impulsif et mieux maitriser ton processus d’achat.
Action #1 : Se rendre compte de l’achat impulsif
La première chose à faire pour limiter ce besoin d’achat incontrôlable est de se rendre compte de l’impact qu’il a sur notre vie et sur nos finances personnelles, et sur notre budget mensuel. Pour activer cette prise de conscience, voici deux choses que je conseille de faire :
- Faire une pile de tous ces achats routiniers et fréquents, qui ne correspondent pas à un besoin. Il s’agit par exemple de vêtements, d’accessoires, de décorations, de produits technologiques, de livres, de cosmétiques, etc. Un bon moyen d’immortaliser cette prise de conscience est de prendre en photo toute cette accumulation.
- Calculer le coût de ces achats impulsifs en additionnant les montants facilement repérables sur les relevés bancaires.
On est parfois tellement le nez dans notre consommation qu’on ne se rend pas bien compte de notre comportement d’acheteuse. Pour mettre ces concepts au clair, voici un descriptif pour chacun des deux types d’achats.
Achat impulsif
L’achat impulsif est défini comme un achat non prévu, fait de manière impulsive lorsqu’on se retrouve devant un produit particulier. Cet achat impulsif est motivé par des facteurs extérieur comme le prix, la beauté de l’objet, le marketing, les tactiques développées par les marques, augmentant alors notre incitation à l’achat. Un exemple de raisonnement d’achat impulsif serait : « je vois un jean, je le trouve beau, je me dis qu’il ira bien avec mes autres vêtements, je trouve le prix correct, alors je l’achète ». L’achat impulsif est orienté vers des produits fonctionnels de valeur émotionnelle, comme les vêtements, les accessoires, les cosmétiques. On verra rarement quelqu’un acheter du produit vaisselle de manière impulsive.
Achat compulsif
L’achat compulsif, aussi appelé Oniomanie, est défini comme un comportement d’achat inapproprié, motivé uniquement par le désir d’acquisition. L’objet acheté n’a pas vraiment d’importance. Il ne correspond d’ailleurs ni à une envie, ni à un besoin. Contrairement aux achats impulsifs, les achats compulsifs « sont assimilés à des comportements de consommation à la fois répétitifs et chroniques faisant suite à des émotions négatives ». Des tests ou questionnaires sont disponibles sur internet pour déterminer si son type d’achat est compulsif ou non.
Maintenant que tout est plus clair, peux-tu déterminer quelle acheteuse tu es ?
Action #2 : Trouver les causes de l’achat impulsif
Un très bon moyen de limiter l’achat impulsif est de se connaitre pour déterminer les moments précis de ces achats incontrôlés. À quel moment te laisses-tu aller à l’achat impulsif ? Quelles sont les émotions que tu ressens à ce moment-là ? Quel est le sentiment qui te pousse à l’achat ? À quel moment as-tu le fameux coup de cœur ?
Il est essentiel de se poser toutes ces questions, parce qu’elles vont te permettre de dégager ton schéma d’achat.
Pour te donner un exemple concret : j’ai longtemps surconsommé des vêtements. Pendant cette période de surconsommation, j’avais remarqué que j’achetais de manière impulsive les samedis après-midi, pendant les soldes, à chaque fois que je rencontrais une amie ou une personne mieux habillée que moi, que je m’ennuyais au boulot ou que je manquais de confiance en moi.
Donc soit mes décisions d’achat étaient motivées par mes habitudes de consommation, soit par le marketing, mais plus généralement par mon ennuie, ma frustration, et mon manque de confiance en moi.
Réfléchir sur la nature de son comportement impulsif nous aide à le rendre réel, compréhensif et à mettre en place des solutions pour s’en sortir.
Action #3 : Trouver ce qui te rend vraiment heureuse
Maintenant que tu connais mieux les causes et les effets de l’achat impulsif sur ta vie, tu dois te demander ce qui te rend vraiment heureuse. Si tu ne trouves pas dans la minute, c’est tout à fait normal. Prend ton temps pour y répondre.
L’idée de cet exercice est de t’offrir d’autres possibilités d’activités auxquelles tu n’avais peut-être pas pensé. Sors de ton schéma habituel de consommation et demande-toi ce que tu ferais si tu avais plus de temps, d’énergie et d’argent. Qu’est-ce qui te rend vraiment heureuse ? Où voudrais-tu dépenser ton argent, ton temps, et ton énergie ?
Une fois que tu as trouvé, concentre-toi sur ces nouvelles activités. À la place de succomber à l’achat impulsif, dirige toute ton énergie et tes émotions vers la réalisation de ce nouveau projet.
Si cette activité est coûteuse, il te faudra alors organiser tes priorités et tes dépenses pour pouvoir la financer.
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Action #4 : Combler ses envies sans passer par l’achat (ou presque)
Si tu as besoin ou envie d’acheter quelque chose, je te propose de passer par un autre schéma de consommation. De cette manière tu t’éloigneras de tes mauvaises habitudes pour en prendre d’autres qui auront un impact positif sur tes finances personnelles.
Un des problèmes de l’achat impulsif est son coût. Au plus on dépense et au plus ça nous coûte cher. Donc pour limiter les effets négatifs sur ton budget, je te conseille de satisfaire tes envies en utilisant la méthode des substituts, c’est-à dire en achetant au minimum, tout en obtenant ce que tu souhaites. Pour cela tu peux obtenir des nouveaux biens grâce à l’échange, le prêt, ou le don.
Si tu ne trouves pas ton bonheur par ces moyens-là et que tu as vraiment besoin de quelque chose, tu peux toujours l’acheter de seconde main. Tu trouveras ici un répertoire d’adresses pour satisfaire de nombreux besoins spécifique en passant par la seconde main.
Pour certaines ces alternatives sont moins chères, le risque est bien entendu de(re)tomber dans l’achat impulsif. Pour l’éviter, je te conseille de te remémorer toutes les étapes précédentes afin de te motiver à t’éloigner du syndrome de l’achat compulsif. Les deux actions suivantes t’aideront aussi dans ce sens-là.
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Action #5 : Éviter la frustration
La frustration peut avoir un effet néfaste sur notre comportement d’achat. Elle peut justement le motiver en nous rendant plus réceptives aux actions marketing déployées pour stimuler l’achat impulsif (promotions, Black Friday, lancements de saison, offres de fêtes de fin d’année).
Lorsqu’on se sent frustrée, on a tendance à prendre de mauvaises décisions. Ces décisions vont avoir un impact négatif sur nos budgets. L’objectif est donc de limiter ce sentiment, surtout lorsqu’on fait des achats.
Alors, si tu es consciente que tu es une acheteuse impulsive, ne change pas ta consommation du tout au tout. Tu risques de te sentir frustrée et de ne pas tenir sur la longueur. Ce que je te conseille est de miser sur un Objectif Zéro Frustration en y allant pas-à-pas, avec un objectif réaliste, plutôt qu’un objectif ambitieux.
L’important est de tenir sur le long terme et d’acquérir de bonnes habitudes de consommation.
Action #6 : S’entrainer à gérer ses émotions face à l’achat impulsif : les bonnes stratégies à mettre en place
Pour terminer je voudrais partager avec toi plusieurs questionnements et astuces pour t’apprendre à bien gérer tes émotions lors d’un achat. Je vais t’en donner plusieurs que j’ai moi-même testés. À toi de voir ceux qui fonctionneront le mieux avec ta personnalité et tes comportements d’achat.
Les bonnes questions à se poser:
Déterminer le besoin
- Pour quelle raison est-ce que je pense en avoir besoin ?
- Est-ce que je n’ai pas quelque chose de similaire à la maison ?
- À quoi ce nouvel objet me servira-t-il ?
- Quand est-ce que je l’utiliserai ?
Déterminer le coût
- Quel est le prix de cet objet ? Est-ce que je le trouve cher, pas cher?
- Combien vaut-il en salaire horaire ?
- Combien d’épargne cet achat m’enlève-t-il ?
Déterminer la valeur sentimentale ?
- Pourquoi est-ce que j’ai envie d’acheter cet objet ?
- Qu’est-ce que je ressens ?
- Quelle est l’émotion qui me motive ?
- Comment est-ce que je me sens ?
- Est-ce que cet objet va me faire sentir mieux ? Pourquoi ? Combien de temps ?
Les bon réflexes à mettre en place :
- Déterminer un budget mensuel d’achat « plaisir »
- Éviter les achats en ligne. L’achat impulsif est beaucoup plus facile en ligne puisqu’il est dématérialisé. On se rend alors moins compte de notre achat
- Payer tous ses achats en espèce
- Décaler de plusieurs jours la décision d’achat
- Éviter de faire les magasins lorsqu’on est frustrée
- Éviter de faire du shopping avec des personnes qui consomment de manière impulsive
- Éviter de faire les magasins
- Remplacer les temps d’achat par d’autres temps de qualité
- Trouver de l’excitation et du bonheur sans acheter ou consommer
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Achat impulsif, que faire ? 6 actions pour s’en sortir
Tu connais maintenant 6 actions faciles à mettre en place pour sortir du cercle vicieux de l’achat impulsif.
Dis-toi que si tu es sur le point de faire un achat impulsif, tu peux toujours dire « non », même si tu es à la caisse.
Tu peux toujours changer d’avis dans les jours qui suivent, en demandant un remboursement. Le mieux est de traiter le problème avant l’achat, en changeant tes comportements de consommatrice. C’est pour cela que je t’ai présenté ces 6 actions. D’ailleurs, je te propose de tout de suite passer à l’action avec le premier point. En plus de t’aider à te rendre compte de ta consommation, il te permettra de faire le tri et pourquoi pas de gagner de l’argent en vendant certains de tes objets non nécessaires.
9 commentaires
Matéo GRIPPON
Bonjour Sophie !
Cette remise en question est vraiment intéressante. Je vous rejoins sur différents points, notamment réfléchir véritablement au « pourquoi » on souhaite faire cet achat, mais aussi et surtout éviter la frustration qui ne rendra pas notre manière de consommer pérenne. Je trouve que c’est un peu le même cas pour la nourriture, où lorsque l’on se lance dans des régimes on s’octroie des « cheat meals » pour éviter ce genre de frustration.
Pour ma part, j’ai souhaité sensibiliser mon entourage au « consommer moins & mieux » en me rendant compte que lorsque je parlais de mode éthique, très peu de gens connaissaient les marques existantes, mêmes les plus importantes sur le marché français.
J’ai finalement lancé ma marque de vêtements éthique, bio & intemporelle, leaflong, si vous souhaitez y jeter un coup d’œil vous pouvez le faire ici : https://www.leaflong.fr/
Si jamais vous avez des questions, n’hésitez pas, je serai ravi d’y répondre 🙂
En vous souhaitant à toutes et à tous une bonne journée,
Matéo
Valentine - Parents en Equilibre
Très intéressant !
A mon sens, tu as raison de souligner l’importance de la dimension émotionnelle. Parfois, l’achat est comme une forme de « remplissage » face à un vide ; un peu de la même manière que la nourriture peut l’être pour certaines personnes.
Alors je crois que tu soulèves de très bonnes questions : Pourquoi j’achète ?
J’ajouterais : Si j’achète, qu’est-ce qu’il se passera pour moi ? Si je n’achète pas, qu’est-ce qu’il ne se passera pas pour moi ?
Merci pour cet article
Cora
Chez moi, on note sur une ardoise le budget hebdomadaire des courses et le budget loisir mensuel. On note toutes les dépenses et on déduit du budget au fur et à mesure. Comme ça, tout le monde voit l’impact des achats, et la vitesse à laquelle il diminue le budget… Même le petit de 7 ans !
Sophie
Merci pour ton commentaire 🙂
C’est aussi une bonne façon de se rendre compte de la valeur de l’argent.
Laura
Salut Sophie,
Je me retrouve pas mal dans ton article (ou du moins le moi d’il y a quelques temps). Même si j’ai encore quelques craquages (j’ai remarqué que ça fonctionnait par période), je me raisonne de mieux en mieux. Je me suis pas mal sensibilisée à la consommation éthique (notamment au niveau des fringues), et je fuis de plus en plus la « fast fashion ». Je ne rentre même plus dans les grandes enseignes que je fréquentais avant. Je trouve que c’est très cher pour ce que c’est au final, sans parler des conditions de travail et des répercussions sur la planète…
Bref, tout ça pour dire que j’ai adopté un nouveau mode de consommation : je suis devenue une fan de Vinted ! Et j’essaie dans la mesure du possible d’injecter un minimum d’argent dedans, je vends pour acheter avec les sous gagnés. C’est pas évident, mais finalement je ne manque de rien ! 😉 Et c’est une très bonne option pour récupérer des fringues de grande marque en très bon état et à des prix imbattables !
J’ai entendu parler de minimalisme aussi… Je ne sais pas si tu comptes aborder le sujet, mais ça pourrait être intéressant ? Je sais que j’avais tendance à acheter toujours plus pour trouver des vêtements à assortir avec telle ou telle pièce. Et j’étais frustrée de voir mon armoire déborder sans rien trouver qui me tentait… Du coup : séance shopping. Maintenant, quand une pièce ne me va plus ou que je n’arrive pas à la porter, je la vends/donne et ça fait un bien fou !
Sophie
Coucou Laura,
Merci pour ton commentaire! Totalement d’accord avec toi sur l’application Vinted. Jusqu’à présent j’y ai trouvé ce dont j’avais besoin 🙂
Evidemment, comme toute les bonnes choses, il ne faut pas en abuser. C’est vrai que ça peut être tentant d’acheter de manière impulsive sur Vinted étant donné le prix bas.
Pour ce qui est du minimalisme, je l’ai abordé sous l’angle de l’optimisation de sa garde-robe. lorsqu’on est satisfaite de ses vêtements, nous avons alors moins besoin d’acheter. J’en parle un peu plus ici : https://riche-au-feminin.com/comment-avoir-un-dressing-ideal-feminin-sans-te-ruiner/
Vie QuatreSixQuatre
Très intéressant tout ça. Je n’avais pas conscience de la différence entre achat compulsif et achat impulsif ! Bon sans mais c’est bien sûr. Je ne suis pas « aussi pire » que je pense. Je plaisante. Depuis quelques années je pratique l’achat impulsif (pas compulsif, donc!) d’occasion, dans les brocantes principalement. Dans les périodes où je suis vraiment fauchée, je passe devant sans y entrer. J’emprunte des livres en bibliothèque, je recycle vêtements et objets, et je dépose devant ma porte tout ce sont je n’ai pas besoin et qui m’encombre… C’est parti dans la demi-heure.
Sarah
article essentiel. Personnellement je me suis rendue compte que mes achats impulsifs étaient proportionnels à mon stress et frustration au boulot (le fameux bore-out). Depuis que j’ai changé de boulot, je me surprends à être du genre économe (et heureuse) de l’être alors que je me pensais dépensière… Les achats sont souvent liés à quelque chose d’inconscient. Peut-être le sujet d’un second article 🙂 ?
Sophie
Bonjour Sarah,
Merci pour ton commentaire ! Je prends note de ta suggestion 🙂