

Meuf de mon Cœur
Bienvenue dans un article spécial les Confidences de ta Money Bestie. Aujourd’hui, je vais me livrer sur un morceau de ma vie, dont je ne suis pas très fière d’ailleurs. Je pense n’en avoir parlé qu’à certaines de mes amies et qu’à mes Queens.
Alors voilà, quand j’étais petite, j’ai grandi avec la croyance que seul “mon mari” pourrait m’amener à l’état de richesse d’une vie qui méritait d’être vécue.
Seule, je pensais sincèrement que je ne pourrais rien me payer.
Mais avec lui. Mon prince charmant, tout serait différent. S’il m’aimait alors grâce à son gros salaire, il nous offrirait cette vie merveilleuse et riche.
On m’a appris que le seul bon plan, c’était un mari blindé
J’ai été bercée par les Disneys.
J’ai grandi dans un environnement où aucune femme n’était vraiment riche. Le couple l’était. Mais j’ai compris rapidement que c’est grâce au salaire du mari que leur vie comme je la voyais était possible.
J’ai vu, j’ai entendu, j’ai compris ce fameux concept du mari au bon revenu.
Bien sûr, je ne comprenais pas toutes les nuances, mais j’avais compris l’essentiel.
Mes chances de richesses résidaient dans la trouvaille d’un mari blindé de cash qui m’aimerait suffisamment pour me donner une jolie vie.
Ça c’était le plan A.
À l’école, ma valeur se jouait dans un miroir
Le problème dans tout ça est que pour trouver un mari qui allait me couvrir de cash, il fallait quand même être jolie. En tout cas c’est ce que j’avais entendu, vu et compris.
Sauf que ma “beauté” était très fluctuante. Aïe, ça ne m’arrangeait pas cette affaire.
Petit récap de ma beauté à travers les années.
Maternelle :
À la maternelle, j’étais mignonne comme un cœur. J’avais une tonne d’amoureux qui se battaient pour moi et qui m’offraient leur goûter. Je me sentais en sécurité.
Primaire :
Arrivée en CP, je surfais sur ma mignonnerie. Les 6 premiers mois, j’avais plein d’amoureux et toujours plein de goûter. Un garçon de CM2 m’avait même demandé d’être son amoureuse. Meuf, j’étais bien. J’étais en sécurité. Ma route était toute tracée.
Sauf que du jour au lendemain je suis devenue “moche”. En une nuit ma mignonnerie s’est évaporée. Du coup plus d’amoureux, plus de goûter, plus de gars qui se battaient pour moi.
Merde le plan A tombait à l’eau. C’était la fin.
Pas jolie ? Alors sois brillante
Le problème est que je n’avais pas vraiment de plan B.
Et à l’époque du primaire, je galérais : j’étais dyslexique, j’ai appris à lire avec beaucoup de retard. Parce que je ne pouvais pas lire les consignes, j’étais nulle partout. Et j’étais tellement angoissée de ma nullité que je bégayais de stress.
Bref toutes mes maîtresses me trouvaient bête.
Malgré ça, je me suis acharnée. À défaut d’être jolie, je serais intelligente. Histoire de faire quelque chose de ma vie.
Si le plan A ne marchait pas, il me fallait un plan B : être intelligente, m’offrir une vie ET espérer qu’on me “repère” pour enchaîner sur le plan A, même si je n’étais pas la plus jolie. Mon intelligence devrait compenser.
J’avais un nouveau plan !
Collège :
Pas jolie. Pas populaire.
MAIS
En 5ème, j’ai rencontré ma meilleure amie et un groupe de filles tellement intelligentes que j’étais gênée qu’elles daignent bien être amies avec moi. Elles m’ont tirée vers le haut et je ne les remercierai jamais assez.
Je n’étais pas jolie, mais je commençais à vraiment faire travailler mon cerveau. Et j’avais de bonnes notes. Pas autant que les leurs (coucou les abonnées au 18 de moyenne générale),mais je n’avais jamais eu d’aussi bons résultats.
Je me rappelle encore de mon père qui lisait mon bulletin, les yeux débordant d’étonnement. Son regard plein de fierté rencontre le mien et me dit : « on va chez Jennyfer, achète ce que tu veux ».
Best moment ever.

Lycée – en Afrique.
Jolie et populaire. Jackpot. Subitement, Meuf, je suis considérée comme « jolie » parce que j’étais « rare ». J’étais la seule blanche et blonde. Donc, rareté = valeur. Honnêtement, je n’étais pas plus jolie que ça, mais ma valeur perçue était proche de la voie lactée. Je suis devenue populaire. Du jour au lendemain. Et parce que j’étais entourée de têtes, je bossais comme une malade pour avoir de bonnes notes. J’étais jolie et intelligente. OMG Et j’avais un amoureux « riche ». Enfin ses parents l’étaient. À cette époque, je commençais un peu à remettre en cause cette histoire de plan A et B. Et en même temps dans ma romance de jeunesse, je me disais que finalement le plan B avait fonctionné. Qu’il m’amenait vers le plan A. Que tout allait se réaliser. Que j’allais enfin être « sauvée » par un homme.La vie adulte : entre illusion, désillusion et confusion
Études supérieures
Je quitte mon amoureux « riche » parce que je m’ennuie et que je veux vivre ma vie.
Je suis de retour en France où je me noie dans la masse de femmes magnifiques. Je passe inaperçue.
Je me sens limitée par cette histoire de plan A et de plan B.
Il me faut un autre plan.
Un plan C où je serai riche par moi-même et où l’homme de ma vie n’aura aucun impact sur mon niveau de richesse. Où ma beauté n’aurait plus aucune importance dans ma future union.
Il pourra être qui il veut. Je pourrais être celle que je voulais. Il m’aimerait pour celle que je suis et pas pour ma beauté. Et je l’aimerais pour qui il est et pas pour son compte en banque.
C’était le nouveau plan. Sauf que j’ai trouvé ça difficile. Difficile de trouver ma voix. Difficile d’entrer dans cette vie d’adulte. Difficile de payer le prix de cette nouvelle vie. Ça avait l’air bien, mais finalement une fois dedans ça m’a déprimée.

Premier Boulot
Grande révélation. Le boulot de mes rêves que j’ai décroché à 25 ans ne me plait pas. Merde. Je déprime. Je n’aime pas ma vie adulte. Je n’aime pas ce plan. Je suis en couple avec un gars qui gagne bien sa vie.
Je suis mélangée dans tous mes plans. Je fais tout pour réaliser le plan C et en même temps je rêve au plan A. Je veux l’avoir facile, je veux qu’on me sauve de cette vie que je n’aime pas.
Je suis déprimée. Tout ça pour ça. Pour des factures, pour vivre le weekend et endurer la semaine avec un boulot que je n’aime pas.
Le plan C est devenu mon seul plan possible
Explosion du moule et prise de responsabilité.
Et puis j’ai arrêté de me lamenter. J’ai été licenciée et ça m’a fait le plus grand bien. J’ai pris mes responsabilités et j’ai commencé à considérer le plan C comme si je n’avais aucune autre option.
J’étais toujours en couple. Parce que j’aimais le type. Mais je me suis interdite de penser au plan A. Le plan A n’existait plus. Le gars m’aimait, point.
Je n’avais pas besoin qu’il me marie pour me sauver. D’ailleurs nous avons toujours été très indépendants dans nos argents respectifs.
Quand le Plan C devient le plan A.
Et là, meuf, j’ai commencé petit à petit à me donner corps et âme dans ce plan C. J’ai lâché cette idée du sauveur. J’allais me sauver moi-même. J’allais être ma propre banque. J’allais me rincer moi-même et m’offrir cette vie incroyable. J’allais arrêter de me mettre en boule. J’avais assez perdu de temps, d’énergie et d’argent.
Alors tranquillement, je suis sortie de ma frustration financière, j’ai mis fin à mes achats impulsifs, j’ai lâché mon côté drama queen et victimisation. Je me suis mise en sécurité financière, puis en autonomie financière, puis quelques années plus tard en aisance financière.
Je suis devenue mon propre prince charmant
Aujourd’hui, je me trouve très jolie et riche à tous les niveaux. Au niveau de mon cash, de mes relations, de mes amitiés, des conversations que j’ai, des fous rires à m’en donner un six pack immédiat et des rencontres fascinantes que je fais.
Je suis devenue mon mari riche. Je me suis sauvée toute seule. Et je sais que je suis capable de m’offrir ce que je veux.
Et du coup je suis prête à rencontrer mon futur mari pour ce qu’il est, pas pour le montant de son compte en banque ou de ses capacités à me sauver.
Alors, Meuf, voici le truc que j’ai appliqué pour en arriver là. En tant que ta Money Bestie qui ne te veut que du bien, je te partage tout et tu en fais ce que tu veux.
J’ai fait la liste de ce que j’attendais de mon prince charmant, de mon sauveur. La liste complète.
Et je suis devenue cette liste. Je ne dis pas qu’aujourd’hui je coche toutes les cases de ma liste. Il me reste encore des choses sur lesquelles travailler – et heureusement d’ailleurs sinon bonjour l’ennuie.
Mais je suis très satisfaite de ma progression par rapport à cette liste.
Je suis en train de devenir ce prince charmant merveilleux.
Alors meuf, fais ta liste et deviens cette liste.
Tu n’es pas pressée.
Tu ne vas pas mourir demain. Ça te prendra peut-être 6 mois, 1 an ou 5 ans. On s’en fout. Sur une vie de 99 ans, ça en vaut tellement la peine.
Fais-moi cette liste et partage-la moi si ça te tente.
Avec tout mon amour,
Sophie, mon propre prince charmant